Le Cri de nos campagnes: Note d'intention
- Hélène Laval
- 9 mars 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 mai 2022
« Le cri de nos campagnes », est un reportage que j'ai réalisé dans le cadre de la licence professionnelle métier de l'information: métier du journalisme et de la presse.
Quel est le sujet ?
Ce reportage parle de la chasse en milieu rural, à travers le prisme sécuritaire.

L'angle:
Tandis que la haine anti-chasse grandit chaque jours en France, donnons la parole à Corinne, chasseuse depuis plus de 10 ans, qui ne demande qu'à vivre son loisir. Essayons de comprendre ce qui donne envie à ces hommes et femme d'être ensemble et pourquoi ils aiment chasser. Le tout est mis en parallèle avec le discours d'Audrey, du collectif un jour un chasseur, qui nous explique les revendications qu'elle porte et pourquoi.
L'intention:
Dédiaboliser la chasse. Permettre aux chasseurs de s'exprimer. Réconcilier les pro et anti-chasse autour de l'amour de la nature et montrer, que, au final ils partagent les mêmes idées concernant la sécurité.
Les personnages:

Les chasseurs de la société de chasse de Carennac.

Corinne et Christophe Laval, mariés depuis plus de 25 ans. Ils partagent ensemble leur amour de la chasse.

Passion qu'ils ont transmise à leur fils, Benoit, qui lui, la partage avec sa fille Mya.

Mya, 5 ans aime suivre ses grands-parents et son père tous les dimanche.
Le collectif un jour un chasseur

Audrey (à droite) , fait partie de ce groupe de quatre femmes. Elles étaient des amies de Morgan Keane. Il est mort en décembre 2020, tué par un chasseur alors qu'il coupait du bois dans son jardin.

Morgan Keane habitait le village de Cajarc en Aveyron. Il avait 24 ans.
La trame narrative de l'histoire :
Corinne, la chasseuse, explique ce que la chasse représente pour elle, puis Audrey prend le relais, se présente et explique pourquoi elles ont monté leur collectif. Les prises de parole s’alternent et se répondent en fonction des arguments et sujets abordés.
Les enjeux du récit:
Réconcilier pro et anti-chasse autour des mêmes thématiques, à savoir, la sécurité et leur amour commun pour la nature. Pour le collectif, l'enjeu principal serait de parvenir à communiquer avec les chasseurs et à faire entendre leurs arguments, de même pour la société de chasse. L'enjeu majeur est donc l'entente et la communication.
Le dispositif du film:
Réalisation d'un montage alterné; Les deux personnes se répondent sur les mêmes thématiques comme si elles étaient face à face.
Concernant, l'interview de Corinne Laval, on la voit, face caméra, dans le but de l'humaniser, de montrer que c'est une vrai personne.
Pour l'interview d'Audrey du collectif un jour un chasseur, seul la voix est entendue, avec un ensemble de photo qui défile. Elle aborde des faits antérieurs et dématérialisés, donc des photos d'archives et des captures d'écran sont utilisées pour illustrer ses propos.
Il n'y a pas de voix off , pour éviter de casser le rythme, le reportage est construit à partir de ce que racontent les deux personnes interviewées.
La place du réalisateur:
Je me place comme médiatrice de ces deux partis qui s'opposent. Je suis d'un côté et de l'autre, je partage les avis et arguments tant du collectif Un jour un chasseur que de la société de chasse. J'essaie de démontrer que ces deux mondes sont réconciliables.
Le rôle du spectateur:
Observer ce ping-pong d'arguments, cette confrontation qui oppose les deux camps. L'amener à prendre conscience que au final les deux camps se rejoignent autour des mêmes valeurs.
Contexte de réalisation du reportage:
En décembre 2020, Morgan Keane, un aveyronnais de 24 ans, meurt, tué par un chasseur. Et ce alors qu’il coupait du bois dans son jardin. Cet accident s’est produit près de Cajarc, un village situé à quelques dizaines de kilomètres de chez mes parents. Cet événement m’a impacté, car il est spatialement et socialement proche de moi. Cela aurait pu arriver à n’importe qui.
Puis, il y a quelques mois, suite à la diffusion de l’émission La Terre au Carré de France Inter, j’ai pris connaissance de l’existence du collectif, constitué de proches de Morgan, Un jour un chasseur. Lors de cette émission, le collectif présentait ses arguments et revendications pour le renforcement de la sécurité à la chasse, en vue de la préservation d’un vivre ensemble et d’un partage équitable de la nature. Pendant cette émission, la parole a été donné a un représentant de la chasse, mais chacun de ses arguments était démontés par la partie adverse.
Cela m'a donc donné envie de permettre réellement aux chasseurs de s'exprimer, sans chercher à contrecarrer leur arguments. Leur permettre de parler avec sincérité sans leur donner l'impression de les juger.

Fille de chasseurs, je n'ai jamais réellement partagé leur passion. Ce reportage était donc un moyen pour moi de comprendre leur attrait pour la chasse et de partager quelque chose avec eux.
Crédits photographies: Hélène Laval - Société de chasse de Carennac
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